« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père »

Couleur liturgique : rouge
Saint Étienne, premier martyr

Évangile de saint Matthieu 10, 17-22

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »

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Ô Esprit Saint, amour du Père et du Fils, inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre sanctification. Ô Jésus, toute ma confiance est en vous.

Père, envoie ton Esprit-Saint.

1. Contexte

Après la solennité de Noël où notre Sauveur nous est né, l’Église a voulu fêter la mort de son premier martyre, saint Étienne. Le contraste naissance-mort nous est présenté. En l’espace de deux jours, la vie chrétienne nous est résumée. Noël et le premier martyre nous invitent à vivre deux attitudes au cours de toute notre vie de chrétien. Ce sont deux réalités inséparables du chrétien, deux entités qui sont palpables dans notre vie. On ne doit pas en être surpris et il nous faut les assimiler. D’un côté nous aurons donc la confiance et de l’autre la douleur, la souffrance. Les deux vont de pair. On le constate autant à Noël que pour la fête de saint Étienne.

2. La douleur, la souffrance, la croix

La douleur, la souffrance et la croix : trois mots pour exprimer le même contenu. La vie n’est pas le temps où l’on jouit de la félicité pour toujours. C’est une vérité fondamentale mais qu’il faut aussi rafraîchir de temps en temps. Le temps qui m’a été donné sur terre est un temps où la souffrance doit faire partie de mes journées. Une vie sans la croix n’est pas la vie que l’on vit ici-bas. La douleur est palpable et il nous suffit d’ouvrir le journal pour nous en rendre compte. Le monde nous montre ce côté de la vie humaine ; mais aussi dans notre propre vie, en voyant nos limites, nos choix qui se sont avérés peut-être justes mais qui impliquent effort, souffrance, douleur, etc. Les paroles que nous prononçons peuvent être agressives ou, par maladresse, offensantes.

Le Christ nous invite avec la fête de saint Étienne à un autre type de souffrance : la souffrance qui naît d’une conviction, de la foi en Notre Seigneur. Une fois mon espérance et ma foi en Jésus-Christ établies, les conséquences sont nombreuses : changer de vie (critères, attitudes, travail des vertus, etc.), m’exposer aux critiques des personnes qui ne sont pas de mon avis, etc. Si tu veux être chrétien, tu dois être prêt à affronter ce type de souffrance. Donc ne sois pas surpris. Tu as une conviction très profonde, celle de ta foi en Notre Seigneur Jésus-Christ.

3. Confiance, pour marcher dans la joie

Cheminer dans la souffrance n’est pas simple, et cela l’est encore moins quand il n’y a pas de conviction, de joie, de sens, d’objectif. Viktor Frankl a écrit plusieurs livres dont un qu’il a intitulé Man's search for meaning . Grâce à son expérience des camps de concentration, il a inventé une nouvelle thérapie « la logothérapie » par laquelle il aide les personnes à trouver un sens à leur vie, à leur souffrance, etc. Dans ce livre où il livre la perspective psychologique du vécu des camps de concentration, il a découvert la force du sens de la vie pour pouvoir supporter la souffrance et toujours aller de l’avant.

La foi chrétienne nous donne ce sens, qui est aussi le sens dernier de toute chose.

Quel est mon objectif, mon espérance qui puisse me permettre de passer par mille enfers et cheminer toujours la tête droite ? D’une part, la vie éternelle et d’autre part de savoir que le Christ est avec moi, qu’il me voit, qu’il m’assiste, qu’un jour j’aurai, moi aussi, part à la félicité qu’il m’a promise. Il me l’a promis. Il m’a promis la félicité éternelle si je lui reste fidèle. Là réside ma motivation primordiale, l’aspiration de ma vie entière, ce pour quoi je vis et que je m’efforce de suivre chaque jour.

Ô Esprit Saint, amour du Père et du Fils, inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce que je dois dire, comment je dois le dire, ce que dois écrire, comment je dois agir, ce que je dois faire, pour procurer votre gloire, le bien des âmes, et ma propre sanctification. Ô Jésus, toute ma confiance est en vous.

Remercier le Seigneur pour chaque souffrance et leur donner un sens. Essayer de trouver une joie dans la souffrance, pour pouvoir souffrir pour le Christ.

Xavier Kerrand