« Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 21, 12-19

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

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Seigneur, depuis l’instauration de ton royaume dans les cœurs et dans les civilisations traversant l’histoire, tes fidèles ont connu la persécution et le péril du péché. De nos jours, la menace s’est cachée sous l’apparence de tolérance et de libéralité pour interdire toute expression publique de foi religieuse. C’est ici que nous voulons brandir la croix de Jésus-Christ, la croix de notre conversion, la croix du pardon, la victoire de l’amour sur la haine, de la gratuité sur le profit.

Donne-moi la force, Seigneur, de vaincre les peurs face à l’épreuve des persécutions et de témoigner pour toi sans me cacher.

1. Après son entrée triomphale à Jérusalem, où Jésus est prophétiquement acclamé roi universel, notre Sauveur présente la persécution et le martyre comme horizon de la vie de disciple. Jésus veut par là non pas faire peur, mais encourager le chrétien à un choix libre de suivre ou non le chemin qui conduit au royaume de Dieu par le don de la vie.

L’inéluctable tension que suscite la liberté des « élus », malgré eux, auprès des âmes qui vivent sous l’esclavage du péché, conditionne la vie et maintient une relation d’espérance entre le croyant et Dieu, dans l’attente de son secours.

2. Avec les secours, Dieu ne nous règle pas le problème de la violence spirituelle que le chrétien essuie au nom du Christ, comme la haine, la jalousie, la calomnie. En revanche, il nous assiste de près et nous rend semblables à son Fils : il nous garantit l’inspiration juste à tout moment dans le combat qui est le nôtre.

Le langage et la sagesse que Jésus promet ne viennent pas de notre intelligence ou de notre imagination. Ce n’est pas la force spirituelle de la volonté qui peut mener ce combat. La cause est bien trop noble, la force spirituelle adverse bien supérieure à nos facultés. Le nom de Dieu que nous invoquons transcende les paroles que nous pouvons prononcer.

3. Si certains des persécutés sont mis à mort et ne trouvent leur sécurité même plus parmi les membres de leurs familles, comment Jésus peut-il affirmer que c’est par la persévérance que nous garderons la vie ? Autant la vie que la chevelure sur la tête renvoient à une réalité plus grande. Là où le corps – la condition temporelle – est meurtri, l’esprit est vivifié.

Il est alors vain de se révolter contre ses bourreaux autant que charpenter sa vie autour des « miracles » de Dieu que l’on voit dans ce combat. C’est l’amour de Jésus-Christ qui nous donne la vie, et rien ne peut nous en séparer.

Jésus, tu es vainqueur du péché. Par ta mort sur la croix tu nous as ouvert le chemin de la persévérance, en vue de la gloire du Père qui s’est manifestée. Je proclame ton nom, ô Jésus, pour louer Dieu et lui rendre sa propriété, la création.

Je prie pour les chrétiens persécutés et leur dédie une offrande.

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC