Evangile selon St Matthieu 9, 18-26
En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. » Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples. Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement. Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. » Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.
Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva. Et la nouvelle se répandit dans toute la région.
Résurrection d'une jeune fille et guérison d'une femme |
1. Saint Matthieu revient souvent sur la personne de Jean-Baptiste. À chaque fois qu’il le fait, c’est pour nous faire entrer davantage dans une démarche de conversion. On ne peut rencontrer Jésus sans accueillir le message de Jean-Baptiste : « Convertissez-vous, car le règne des Cieux est devenu tout proche ! » Jean-Baptiste proclamait le baptême de l’eau, qui était de mourir à soi-même en plongeant dans l’eau et en ressortant avec la nouvelle vie venue de Dieu.
Et voici que saint Matthieu, dans ce passage, nous parle d’une jeune fille morte. Le chef de la synagogue lui demande de venir pour lui imposer les mains et la faire revivre ! Ce qui nous plonge encore plus dans le drame de la mort, c’est que Jésus, en chemin, s’arrête pour guérir une autre personne, l’hémorroïsse, ne laissant aucun doute sur la mort de la jeune fille. Déposons, nous aussi aujourd’hui, dans « l’eau » nos misères, pour renaître à la vie.
2. Jésus répond tout de suite à la demande du chef de la synagogue. Celui-ci a une grande foi : « Viens lui imposer les mains et elle vivra ». Si tu viens, elle vit ; viens lui donner le don de l’Esprit, la vie de l’Esprit. Voilà la nouvelle vie qu’est venu nous apporter Jésus. L’homme qui tend vers la mort est appelé à la conversion pour recevoir le don de la vie qui vient de Dieu. Si l'on prend le passage du prophète Osée (2, 16-22) qui est lu les années paires avec cet Évangile, il nous permet d’approfondir un peu plus. « Mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, (...) je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité et tu connaîtras le Seigneur ». L’épouse est infidèle, mais c’est l’époux qui la cherche et qui la rend fidèle, « je t’apporterai la fidélité… ». Cette vie nouvelle est basée sur la miséricorde de Dieu !