Couleur liturgique : blanc
Évangile selon saint Jean 1, 35-42
En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure, (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire, Pierre.
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Seigneur, augmente ma foi ! Comme les disciples André et Jean, je voudrais te voir, t’entendre, te suivre. Aide-moi à me rendre compte que la foi n’est pas abstraite, qu’elle change véritablement ma vie.
Seigneur, augmente ma foi !
1. « Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. »
Saint Paul nous dit que la foi naît de l’écoute (Cf. Rm 10, 17). Dieu introduit le décalogue par le « Shema Israël» : « Écoute, Israël », qui restera comme le premier grand commandement de Dieu à son peuple, la condition d’une vraie relation entre Dieu et l’homme.
Savons-nous écouter Dieu ? L’écoute est un lieu de liberté. Nous pouvons réinterpréter à notre manière ce que l’autre nous transmet, comme nous pouvons nous laisser interpeller par sa parole. Ce n’est pas seulement la vibration de l’air qui nous transmet l’intention de l’interlocuteur, mais c’est bien la volonté commune d’entrer en communication, peut-être même en communion. C’est pour cela que les disciples, pour écouter Dieu, le suivent, se mettent à la suite du Christ. L’écoute est une conversion à l’autre, nous acceptons de faire entrer en nous quelque chose de l’autre. Cherchons donc à nous laisser interpeller par la voix du Christ, que ce soit dans l’Évangile, dans notre conscience, à travers les circonstances, les personnes ; laissons-le faire entrer quelque chose de lui en nous.
2. Saint Jean-Baptiste, à cheval entre l’Ancien Testament et le Nouveau, voit le Christ de loin. Les disciples entendent le témoignage de l’Ancien Testament qui leur désigne le Messie. De l’écoute ils passent au regard. Le peuple d’Israël priait avec le psaume 26 : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche ». Le Christ rend visible le visage de Dieu tant désiré. Dans l’Évangile nous assistons à un jeu de regard : Jésus voit les disciples, il les invite à le suivre, les disciples voient Jésus. La foi naît de l’écoute mais elle s’affermit aussi dans le regard. La foi est reçue d’une parole car elle est annoncée et intériorisée, mais elle est aussi un regard d’amour et de contemplation. Prenons aussi du temps pour contempler le Christ, dans l’Eucharistie, sur la croix, dans le prochain.
3. Saint Jean l’évangéliste, dans l’une de ces lettres, ajoute un troisième sens pour parler de l’expérience de la foi : le toucher. « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. » (1 Jn 1, 3) Par la foi nous pouvons toucher Dieu. En s’incarnant Dieu est venu nous toucher, et il nous touche aujourd’hui aussi à travers les sacrements. Il touche notre cœur, il le transforme. La foi renouvelle nos sens, elle les rend aptes à percevoir la réalité dans sa totalité. Nous ne sommes plus limités à ce qui est palpable, nous « sentons » aussi la dimension spirituelle de la réalité. Nous entendons Dieu qui nous parle à sa manière, nous le voyons qui agit dans nos vies, nous touchons sa présence, nous sentons la bonne odeur du bien et la mauvaise odeur du mal, nous goûtons la bonté de Dieu.
Seigneur, merci pour ce moment de prière. Je te demande de m’aider à croire en toi, à voir le monde avec tes yeux. Convertis mon cœur, Seigneur, convertis mes sens et mes sentiments, mon intelligence, ma volonté ; convertis tout ce que je suis pour me rendre semblable à toi.
Faire un acte de foi pendant la journée, reconnaissant la présence de Dieu dans l’une des circonstances de ma vie.