Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Marc 12, 38-44
En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
181111 Mc 12, 38-44 Le tout, le rien et le nécessaire.mp3 |
Sainte Trinité, je te loue et te bénis ; je t’invoque toi qui est mon tout, origine et fondement de toute la réalité. Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Seigneur, apprends-moi à te donner mon tout et à attendre de toi le nécessaire.
1. Nous vivons dans une culture qui a complétement bouleversé le rapport entre le tout et le rien. « Plus on se protège de tout, plus on s’expose à des riens. » écrit F. Hadjadj. Plus notre monde fait du bien-être matériel son tout, plus il a peur de rien du tout. Nous voulons avoir tout et dans cette course pour le tout nous nous retrouvons sans rien, parce qu’il manquera toujours quelque chose. En ce dimanche, le Seigneur veut nous rappeler qu’il est le Tout, et que si nous lui donnons notre rien, il nous donnera le nécessaire.
2. Dans la première lecture Dieu, par l’intermédiaire du prophète Élie, demande tout, la totalité de ses biens à la veuve de Sarepta. En échange, Dieu lui donne son besoin. Nous donnons notre tout au Seigneur, il nous rend notre besoin. Son pauvre, tout au service du Seigneur, est devenu la réponse à son grand besoin, son besoin de vivre. Le geste de donner son tout est devenu l’humble déclaration de sa totale dépendance et appartenance au Seigneur. Un des grands problèmes de notre vie et de notre société est le renfermement dans notre tout qui nous fait oublier ce qui est vraiment nécessaire. J’ai connu un lycéen, par exemple, qui venait tous les dimanches à la messe. Au mois de septembre, à la rentrée, il a disparu. Un jour je le croise dans le métro et je lui ai dit :
- Tiens, je ne te vois plus le dimanche à la messe !
- Mon père, je n’ai plus le temps, mes études me prennent trop de temps, mais tout se passe bien et j’en suis sûr, j’aurai un bon job et quand j’aurai beaucoup d’argent je vais aider l’Église, je vous le promets.
En vertu d’une logique terrible, un aspect de notre vie devient notre tout, devient notre idole, et Dieu devient le mendiant de notre temps, de nos talents.
3. La veuve de l’Évangile nous invite en ce dimanche à cultiver cette attitude d’une totale dépendance de Dieu. Ces deux petites pièces de monnaie représentaient tout son bien vital, tout ce qu’elle avait pour vivre, mais elle n’a pas hésité à mettre son indigence dans le trésor de Dieu et son indigence est devenue précieuse aux yeux du Seigneur. Qui est ce Dieu qui aime et donne une valeur à mon indigence ? Il est ce Père de miséricorde qui a donné toute sa richesse, son Fils bien-aimé pour nous, pour nous dire que nous sommes son trésor.
Jésus, souvent j’attends que les choses que je considère « importantes » se mettent en place pour revenir vers toi. Elles occupent ma vie, ma pensée, mon temps, toute ma personne. Apprends-moi, Seigneur, la pauvreté d’Esprit qui consiste à faire de toi ma seule richesse, le plus important de ma vie. C’est dans la mesure où tu es premier, le fondement, que tout le reste est à sa place.
Réserver un temps de qualité pour le Seigneur cette semaine pour lui dire qu’il est le premier dans ma vie ou pour lui demander la grâce de le mettre à la première place dans ma vie.