La communauté des croyants est la vraie famille de Jésus

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Matthieu 12, 46-50

Comme Jésus parlait à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu'un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. »

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Mon Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, je sais qu’en ce moment vous désirez tout spécialement me communiquer votre amour. Ouvrez mon cœur si petit et limité aux dimensions de votre amour, pour que je sois davantage en vous et vous en moi. J’ai confiance en vous et je vous aime.

Donnez-moi la grâce d’adhérer totalement à votre volonté, comme a pu le faire la Sainte Vierge.

1. « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère.»

Jésus s’est incarné pour instaurer le royaume de Dieu dans le monde. Et l’établissement de ce nouveau royaume passe par la mise en place de nouvelles relations fraternelles. Ce ne sont plus les liens du sang qui comptent, mais les liens spirituels. Dans le Christ, nous sommes tous frères et sœurs, car il nous a fait partager sa filiation divine en assumant notre condition humaine. Le Fils de Dieu s’étant fait homme, tout homme est appelé à être divinisé et élevé au rang de Fils de Dieu. Nous connaissons le schéma d’une famille humaine et Jésus nous parle d’une autre famille, bien plus belle et plus unie. L’homme entre dans cette famille que compose la Sainte Trinité. Depuis l’Incarnation de Jésus-Christ, il y a un cœur humain qui bat au sein de la Sainte Trinité. C’est une manifestation du grand projet de Dieu, qui est d’introduire l’homme au sein de la Sainte Trinité pour ne plus former qu’une seule famille.

2. Et comment l’homme peut-il adhérer à ce projet audacieux de Dieu vis-à-vis de l’homme ?

En effet, Dieu ne peut mener à bien ce merveilleux plan d’amour sur nous sans notre consentement. Pour cela, il a besoin que notre volonté se soumette librement à la sienne, pour que ce soit son projet qui se réalise et non le nôtre, bien plus pauvre. Notre façon de collaborer, notre façon de nous unir à Dieu et notre façon d’entrer dans cette famille divine qu’est la Sainte Trinité, c’est de faire la volonté du Père comme l’a fait Jésus-Christ de manière parfaite. Jésus n’a pas dit : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi comme un frère, comme une sœur et comme une mère » mais bien : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. », il relègue au deuxième plan les liens du sang, pour souligner la plus grande force et la véracité de la filiation divine.

3. La Sainte Vierge est celle qui a vécu de façon la plus totale et la plus parfaite cette filiation divine. N’a-t-elle pas dit : « Je suis la servante du seigneur » le jour de l’Annonciation et ne l’a-t-elle pas démontré toute sa vie et spécialement au pied de la croix ? Loin de rejeter sa mère, Jésus nous la montre comme la meilleure mère et la meilleure fille de Dieu ; non pas parce qu’elle a eu la chance d’occuper ce rôle dans l’histoire du salut, mais parce qu’elle a su adhérer de tout son cœur à la volonté du Père. Trop souvent on rabaisse la Sainte Vierge en lui attribuant un rôle dans lequel elle n’a pas eu grand-chose à dire. Mais c’est oublier comment elle aime Dieu. On ne peut pas se tromper en disant que la Sainte Vierge a été l’objet d’un amour particulier et privilégié de la part de Dieu. Et le fruit de cet amour privilégié n’est pas la diminution de la liberté mais, bien au contraire, le don d’une liberté bien plus grande et plus parfaite.

La Sainte Vierge avait beaucoup à dire quant au projet de Dieu sur elle, car elle est en possession d’une liberté plus grande que la nôtre, pour être l’Immaculée. Et c’est là toute la beauté de sa vie : toute sa liberté, toute cette grâce surabondante dont Dieu l’avait parée depuis sa conception, elle l’a utilisée pour répondre à cet amour spécial. Il n’y a pas de plus belle, de plus forte et de plus parfaite adhésion à la volonté du Père, que celle de Marie après celle de son Fils. Et si quelqu’un doute de cette liberté et réduit la Sainte Vierge à une marionnette, l’exemple de Lucifer nous montre bien que la possession d’une plus grande perfection, et donc d’une plus grande grâce ne change en rien l’usage de la liberté. C’est pourquoi dans ce passage on est témoin de la grande fierté dont Jésus fait preuve envers sa mère. Joignons-nous à lui en répétant à notre Mère du ciel cet éloge, fruit de notre admiration et de notre reconnaissance.

Jésus, je veux me joindre à toi pour bénir et remercier notre Mère. Rends-moi docile et confiant à la volonté du Père, comme elle le fut. Que ces mêmes mérites dont elle a bénéficié retombent sur moi pour que je puisse répondre plus ardemment et plus promptement à ton amour.

Au cours de la journée, faire une visite à la Sainte Vierge en lui demandant la grâce de vivre en vrai enfant de Dieu.

Jeanne Mendras, consacrée de Regnum Christi