« Il n’en restera pas pierre sur pierre »

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 21, 5-11

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »

Télécharger le fichier audio

Seigneur, éclaire ma conscience et qu’elle me rappelle tous les jours que ma destinée est d’être avec toi au paradis.

Conscient de mon passage sur terre, Seigneur, aide-moi à faire le nécessaire pour mériter le paradis.

1. Tout périt, se décompose, meurt. La formule que l’on a coutume de répéter le mercredi des Cendres, « tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (Gn 3, 19) devrait être constamment présente à notre esprit, à notre conscience. La réalité du monde matériel est dure à accepter mais nécessaire à assimiler si l’on veut vivre. Les choses se cassent, s’abîment, se décomposent. Les plantes se fanent, pourrissent. Les animaux meurent. L’homme vieillit mais il grandit en connaissances, compétences, sagesse, volonté, actions, amour ou haine.

2. Si l’homme est ce paradoxe vivant, serait-ce seulement pour mourir une bonne fois pour toutes, sans rien espérer par la suite ? L’homme serait-il une désillusion vivante ? Seul l’homme survit. Et cela pour quitter le monde et en trouver un autre. On se construit, on se forge comme un homme, par nos actions, nos vertus mais aussi nos vices. On tombe amoureux et on épouse une femme ou un homme, avec qui on bâtit une famille avec des enfants que nous-mêmes éduquons et voyons grandir et, à leur tour, fonder une famille. On vit, on vieillit, on meurt, on nous attend de l’autre côté.

3. Marcher comme un pèlerin

Avoir son regard fixé sur le paradis. Marcher avec le Christ dans la main de Marie. Dans toutes les actions que nous entreprenons, il nous faut avoir à l’esprit le but à atteindre et la route à suivre. Sans cela, nous ne pourrons jamais rejoindre notre objectif. C’est la même chose pour l’entreprise de la vie. Quel est son but ? Le paradis. Quel est son chemin ? Suivre le Christ. Comment ? Guidés par la main de la Vierge Marie.

L’Évangile d’aujourd’hui nous porte à renouveler notre adhésion au Christ. On peut connaître notre objectif mais si les bases ne sont pas solides, cela ne nous sert à rien. En cela la première lecture du prophète Daniel de la liturgie de ce jour est très éclairante : « Le dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais. » (Dn 2, 44) Ce dernier royaume érigé est celui du Christ, une fois qu’il aura anéanti pour toujours le diable.

4. La lecture de la liturgie de ce jour nous rappelle donc une vérité que nous pouvons écarter de notre conscience : tout ce que nous voyons et dont nous profitons dans une juste mesure sera détruit. Pas seulement l’aspect matériel des choses mais aussi tout ce qui appartient à ce monde. Nous ne sommes pas de ce monde, nous avons été créés pour vivre dans un autre monde. Celui-ci n’est qu’éphémère, semé d’obstacles, de douleurs mêlées de joies, où l’on se construit pour atteindre cet autre monde que le Christ nous a promis et pour lequel nous avons été créés. Cette vérité doit nous encourager à vivre cette vie en fonction de la future.

Esprit-Saint, imprime en ma conscience, mon cœur et mon affectivité cette vérité qui doit guider toute ma vie : je suis un pèlerin en quête de la terre promise.

Demander au Seigneur par de petites supplications tout au long de la journée de ne jamais oublier cette vérité et de me la faire vivre chaque jour.

Xavier Kerrand