« Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller »

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 12, 35-38

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! »

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Seigneur Jésus, ce matin, tu frappes à la porte de mon cœur, tu veux me parler, me consoler, me fortifier. Aide-moi à t’ouvrir tout grand, à te laisser entrer partout, à te donner accès à mes désirs les plus profonds, à mes pensées les plus intimes. Viens me combler de ton amour, Seigneur ! Sainte Vierge Marie, je te confie ce moment de prière !

Seigneur Jésus, fais grandir mon espérance !

1. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le Christ invite ses disciples à la vigilance. L’invitation à veiller n’est pas quelque chose de nouveau pour les apôtres. Cela leur rappelle la nuit de veille au cours de laquelle leurs ancêtres évitèrent le passage de l’Exterminateur et reçurent enfin de Pharaon la permission de sortir d’Égypte. Ils pensent aussi aux prophéties qui invitent à la vigilance, comme celle du prophète Nahum : « Monte la garde au rempart, surveille la route, ceinture-toi les reins, rassemble toutes tes forces. » (Na 2, 2)

En outre, la vie quotidienne leur a enseigné l’importance de la vigilance : que ce soit pour pêcher sur le lac de Galilée, pour éviter les brigands de grand chemin pendant leurs voyages ou pour échapper aux menaces des pharisiens, ils ont appris à ouvrir grand leurs yeux et à faire attention aux dangers. Ils savent ce que veut dire Jésus en parlant de la lampe et de la ceinture attachée autour des reins, qui doivent permettre de se mettre en route rapidement, même au milieu de la nuit. Cependant, la vigilance dont parle le Seigneur n’est pas une simple question de prudence humaine. Il ne s’agit pas seulement d’échapper à un danger. De quoi parle vraiment Jésus en invitant à veiller ? Que faut-il que j’attende ? À quoi dois-je me préparer en veillant ?

2. Cette question en appelle une autre : comment le Christ peut-il être aussi exigeant ? Comment peut-il me demander de veiller en tout temps, sans prendre ne serait-ce qu’une minute de repos ? Ne puis-je pas faire une petite pause dans ma vie de foi et dans la recherche de la sainteté ? Dois-je être sans cesse sur le qui-vive, sans cesse angoissé ? Si cela me semble inhumain, cela veut dire que je n’ai pas compris la clé des paroles du Christ sur la vigilance. Cette clé, c’est la personne du maître. Certes, toute la vie est une attente, mais ce que j’attends n’est pas un danger imprécis et menaçant, mais c’est la personne du maître. L’attente ne consiste pas à avoir peur, elle ne consiste pas à trembler à l’idée de l’échec, mais au contraire, à me réjouir de plus en plus à l’idée de l’arrivée imminente du maître. Toute ma vie est une attente du ciel. Plus je m’approche du maître, plus je le désire, plus mon attente se transforme en espérance. Voilà à quoi sert la vigilance ! Veiller, c’est me préparer à la venue du Christ.

3. Mais il y a un détail intéressant dans les paroles du Christ : dans cette attente, ce n’est pas moi qui m’approche du maître, c’est lui qui est en chemin vers moi. Ce n’est pas lui qui va m’ouvrir la porte, mais c’est moi qui attends pour lui ouvrir. Comme le dit le livre de l’Apocalypse : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3, 20) En d’autres mots, le ciel, c’est le Christ qui entre chez moi ! Veiller, cela veut dire l’attendre avec une impatience amoureuse, cela veut dire être attentif à sa voix, le supplier de venir le plus vite possible, écouter ses pas qui s’approchent de ma porte et, le moment venu, lui ouvrir tout grand.

Seigneur, souvent, je passe ma vie à attendre inconsciemment quelque chose, à désirer vaguement le bonheur ou à craindre une menace imprécise. Je t’en prie, que ce soit toi que j’attende, que ce soit toi que je désire ! Sainte Vierge Marie, fais grandir mon espérance !

Aujourd’hui, je demanderai au Seigneur plusieurs fois au long de la journée de faire grandir mon espérance !

Frère Benoît Terrenoir, LC