Fuir la médiocrité

Sainte Germaine Cousin
Evangile selon St Matthieu 5, 20-26

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

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« Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3, 20). Aujourd'hui, Jésus frappe à la porte de mon cœur. Aujourd'hui, j'ai pris la décision de prier car je veux le rencontrer. Mais le Seigneur désire me rencontrer encore plus que je ne le désire. Ouvrons notre cœur et sachons nous disposer à cette rencontre : Jésus, me voici devant toi, fais de moi ce qu'il te plaira. Parle à mon cœur, et aide-moi à ouvrir mon cœur pour recevoir ta parole, quelle qu’elle soit.
Jésus, donne-moi la grâce qu'à la fin de cette méditation je désire davantage tendre à la perfection.

1. « Si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi... ».
Lorsque nous offrons l'offrande au Seigneur, c'est-à-dire lorsque nous participons à la messe et de manière plus générale lorsque nous prions, faisons-le avec tout notre être. Non pas simplement avec nos lèvres. Mais avec notre cœur. Ce n'est pas simplement le moi, qui me suis levé ce matin pour aller à la messe, qui prie, mais c'est toute ma personne, le moi avec mon histoire – mes bons souvenirs et mes remords, mes qualités et mes défauts. Et c'est toute cette personne que le Seigneur voit s'approcher de sa maison, de l'église pour le prier. Pensons-y, quel bonheur dans le cœur du Christ lorsqu'il nous verra arriver à la messe ou à un temps de prière comme quelqu'un qui a su se réconcilier avec son prochain.

2. Jésus nous connaît et il sait que nous avons nos moments de faiblesse et que, nous le voulions ou non, nous blessons parfois notre prochain. Mais il ne veut pas que nous en restions là. Il veut que nous sachions demander pardon humblement. Comment en effet pouvons-nous assister au sacrifice du Christ sur la croix, sur l'autel, lui qui meurt pour nos péchés, alors que peu nous importe d'avoir blessé quelques-uns de nos frères les hommes ? Ne serons-nous pas indifférents ensuite à l'amour du Christ pour nous sur la croix ?

3. « Eh bien ! moi, je vous dis... ».
L’invitation du Christ aujourd’hui est claire. Elle fait écho à cette autre phrase de Jésus : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Le chrétien ne peut pas être médiocre. Celui qui suit le Christ se doit d’être radical. Il n’y a pas de demi-mesure. Il est chrétien de jour comme de nuit, devant les difficultés et lorsque tout va bien. Celui qui suit Jésus tend à la perfection. Non pas par orgueil, mais parce qu’il a son modèle en Jésus-Christ, qui nous montre le Père. « Celui qui m’a vu a vu le Père ». N’oublions donc pas que notre vie et notre relation avec Dieu sont intimement liées. La manière dont nous vivons n’est pas indifférente à la manière dont nous prions. Préparons-nous donc à la messe pendant la semaine, en accumulant les bonnes œuvres, afin de pouvoir les présenter au Père en même temps que le prêtre présente le sacrifice du Christ. À l’offertoire, présentons nos bonnes œuvres lorsque le prêtre présente au Père le pain et le vin. Unissons notre offrande de notre vie à l’offrande de la communauté. Et, qu’au moment de la consécration, avec le pain et le vin notre offrande devienne Jésus-Christ, présent dans nos vies.

Jésus, dans l'Évangile d'aujourd'hui, tu nous invites à fuir la médiocrité, à tendre à la perfection. Jésus, sois à mon côté, car je ne peux pas être parfait, c'est trop pour moi. Tu me connais et sais combien je suis faible. Pour cela je t'en supplie, accepte maintenant les quelques bonnes actions de ma journée d'aujourd'hui que je veux t'offrir à la fin de ce temps de prière. Transforme-les, Seigneur, afin que toute ma vie soit dirigée vers toi et gravite autour de toi.
Aux moments difficiles de ma journée d'aujourd'hui, me demander ce que le Christ voudrait que je fasse et choisir d'agir selon ce qu'il me demande.
Frère Loïc Chabut, LC