« Enlève d’abord la poutre de ton œil »

Saint Anthelme, évêque
Evangile selon St Matthieu 7, 1-5

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas- tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

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Ma Mère Marie, donne-moi d’entrer dans ton Cœur Immaculé, ce Cœur qui est toujours en présence de Dieu et médite sans cesse sa Parole. Ô Marie, apprends-moi à prier, comme tu l’as appris à Jésus dans son enfance.
Jésus, je t’offre mon cœur pour qu’en moi tu aimes tous les hommes. Donne-moi ton Esprit, qu’il transforme mon cœur et le rende semblable au tien, un cœur miséricordieux dans ses jugements, doux dans ses rapports aux autres.

1. Jésus nous a donné un seul et grand commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). À la lumière de ces paroles et de la vie de Jésus, nous pouvons comprendre un peu mieux l’Évangile d’aujourd’hui. Jésus est le modèle de notre vie, et ce qu’il commande, il l’a vécu. Pour vivre son commandement, il faut connaître comment Jésus aime, quelle est sa façon d’aimer, puisqu’il s’agit d’aimer comme lui nous a aimés.

2. Aujourd’hui nous trouvons deux verbes à l’impératif : « Ne jugez pas » et « Enlève la poutre de ton œil ». Ce sont deux façons de concrétiser le commandement de l’amour : l’amour ne juge pas, et l’amour corrige, il tente de « voir clair » pour enlever la paille de l’œil de son frère. Le passage de la rencontre avec la femme adultère (cf. Jn 8) peut montrer que Jésus n’est pas venu pour juger, mais pour appeler les pécheurs à la réconciliation.
Rappelons-nous que dans ce passage, Jésus et la femme prise en délit d’adultère sont entourés de pharisiens qui cherchent à punir la femme, tout comme à piéger Jésus. Leurs doigts accusateurs sont prêts à pointer la faute de la femme en demandant à Jésus de donner sa sentence. « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Et un peu plus tard, il dira à la femme : ‘’Je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus’’ ».

3. Jésus ne juge pas, mais il donne sa lumière qui met en évidence notre péché. Jésus est miséricordieux, mais cela ne veut pas dire ne pas distinguer entre le bien et le mal, entre une bonne action et une erreur ou un péché.
Donc, pour vivre cet amour qui ne juge pas et qui corrige, il faut encore « voir clair », emprunter le chemin de la conversion, enlever les poutres qui nous aveuglent. Et surtout, « voir » que celui que je corrige est mon frère ou ma sœur. La correction ne peut se faire que dans une relation d’amour gratuit, où l’aide que je propose à mon prochain ne va pas le heurter, mais le faire grandir, et lui laisser voir ma sincère affection pour lui.

Jésus, donne-moi ta lumière pour « voir clair ». Surtout, donne-moi de voir combien tu m’aimes. Je veux accueillir ton amour miséricordieux qui ne me juge pas, mais qui veut me faire grandir. C’est dans la mesure où je m’ouvre à cette expérience que je pourrais aimer sans juger ceux qui m’entourent.
Je veux vivre l’œuvre de miséricorde de supporter les personnes ennuyeuses. Je vais excuser et attribuer des bonnes intentions lorsque je suis ennuyé par quelqu’un ou quand je vois quelqu’un qui a tort.
Carmen Fernandez, consacrée de Regnum Christi