Couleur liturgique : blanc
Évangile selon saint Luc 2, 36-40
En ce temps-là, quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple, il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
191230 Lc 2, 36-40 Elle parlait de l’enfant.mp3 |
Je crois en toi, mon Dieu, je crois que tu es présent ici, avec moi. Je me mets en ta présence, toi qui as tout créé, qui m’as créé, qui remplis tout. Augmente ma foi en toi. J’espère en toi, mon Dieu. J’espère en ta Parole, en tes promesses. J’espère en la vie éternelle, cette vie qui est le but de ma vie sur terre. Augmente mon espérance, donne-moi de vivre les yeux fixés sur toi. Je t’aime ô mon Dieu, mais affermis mon amour si faible et inconstant. Mets en moi ton amour qui pénètre tout et consume tout.
Seigneur, donne-moi la grâce d’un regard profondément croyant !
1. « Mes petits enfants, (…) N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. » (1 Jn 2, 15)
Ces mots de saint Jean, tirés de la première lecture d’aujourd’hui, nous parlent d’une réalité profondément chrétienne : en venant dans le monde, en naissant, Jésus nous a donné la possibilité d’un nouvel amour, l’amour du Père. Depuis sa naissance, le chrétien choisit, par ses actes, entre l’amour de lui-même et de ce qui est dans le monde, et l’amour du Père qui l’a créé et qui a créé le monde.
Et pourtant nous nous évertuons à essayer de concilier les deux, à jouer les équilibristes entre suivre le Christ et rechercher d’une certaine manière les biens de ce monde. Or ce monde passe tandis que l’amour du Père demeure à jamais.
2. « Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière . »
La prophétesse Anne, qui demeurait dans le temple, avait fait de cet amour sa vie. Après avoir vécu dans le monde pendant un certain temps – symbolisé ici par ses sept ans de mariage – elle avait préféré la présence et le service de Dieu à un quelconque autre amour. Contemplons cette âme profondément éprise de son Dieu, qui ne voyait plus son bonheur dans les activités et affections quotidiennes, mais seulement dans le service de Dieu. S’il est docile à l’inspiration de l’Esprit Saint, tout chrétien est petit à petit conduit par l’Esprit vers un cœur semblable à celle de la prophétesse.
3. Dieu nous demande-t-il de vivre comme Anne ? À bien y regarder, ce que l’apôtre Jean nous invite à laisser de côté, c’est l’amour du monde, non pas le monde en lui-même. Anne la prophétesse a en outre laissé de côté les choses du monde, non parce que c’était nécessaire à son salut (sinon, combien d’hommes seraient sauvés ?) mais par désir, par un acte libre de volonté.
Voilà ce que Dieu nous demande aujourd’hui dans cet Évangile : ne désirer que lui, indépendamment du fait que nous vivions dans le monde – nos « sept ans de mariage » – ou que notre vie soit consacrée au service de Dieu et à la prière. « N’aimez pas le monde », c’est une invitation à avoir un regard différent sur toute notre vie, surtout la vie quotidienne : un regard de foi, qui ne recherche pas dans les plaisirs ou satisfactions d’ici-bas un bonheur infini ; ni même dans les personnes qui nous sont chères : seul l’amour du Père nous comble.
Ô Père, toi qui m’aimes infiniment tel que je suis, remplace dans mon cœur l’amour du monde par ton amour, le désir du monde par le désir de ta grâce, la préoccupation pour les affaires d’ici-bas par le souci de te servir et de te plaire. Je désire vivre pour toi, à ton service, au milieu de mes occupations quotidiennes. Remplis ma vie de ta présence, fais-moi découvrir ta bonté dans les détails de ma vie. Père très bon, que ma vie soit nuit et jour un hymne à ta louange !
Aujourd’hui j’élèverai brièvement ma pensée vers Dieu au moins trois fois pendant mes activités quotidiennes.