« Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas »


Couleur liturgique: vert
Saint Philippe Néri, prêtre

Évangile selon St Marc 10, 13-16

En ce temps-là, des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

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Jésus, montre-moi le chemin de l’enfance spirituelle.

Fais croître en moi la soif du Royaume !

1. Les enfants, les disciples, Jésus

Ce sont les trois personnages qui nous sont présentés dans cet Évangile. Les disciples ont un rôle assez désagréable : ils se font gronder par Notre Seigneur. Les enfants, bien qu’ils se fassent réprimandés au début, sont « loués » et « bénis » à la fin. Notre Seigneur enseigne une nouvelle fois avec autorité (cf. Mc 1, 21), non par une attitude sévère – comme l’ont eue les disciples envers les enfants – mais avec une autorité entendue comme celui qui affirme la vérité ; non au nom de quelqu’un mais de son propre chef, faisant siennes les Écritures Saintes.

Un second élément qui ressort de ces versets est le royaume des cieux. L’évangéliste Marc le présente comme le souhait le plus pressant dans le cœur du Christ ; Jésus nous fait part de son envie de nous voir tous au Ciel lorsque nous mourrons.

2. Recevoir le Royaume de Dieu

C’est une expression curieuse. On est habitué à entendre « aller au paradis », « aller au ciel ». Que représente le Royaume des cieux, s’il faut que je le reçoive ici sur terre ? Il faut le recevoir : c’est donc quelque chose que l’on me donne. Si c’est un don, c’est gratuit. Ce « cadeau » ne se base pas sur ce que j’ai fait, sur mes intentions, etc.

Je crois que c’est une première chose sur laquelle nous pourrions méditer à long terme : Jésus me donne le don du Royaume des cieux. Et il me l’offre parce qu’il m’aime et qu’il me veut avec lui. C’est comme à Noël où les enfants (et même les adultes, j’espère) sont impatients de recevoir des cadeaux. Le Royaume des cieux se présente comme la vie divine en nous. Le baptême respecte cette dynamique : l’enfant ou l’adulte reçoit le sacrement. Les autres sacrements existent pour faire croître la vie de Dieu en nous, ce Royaume des cieux. Tous les sacrements reflètent ce dynamisme. La prière aussi… Je fais appel à la prière et aux sacrements car ils me permettent de vivre le Royaume de Dieu mais aussi de recevoir ce don. Face à un cadeau que l’on m’offre, je peux toujours le refuser. Je suis libre mais refuser ce cadeau est un mauvais usage de ma liberté.

3. En petits enfants

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus voulait trouver un nouveau chemin pour aller au Ciel, un chemin pour les petits et les faibles. C’est un ascenseur, figure métaphorique pour représenter les bras de Jésus. Pourquoi nous croyons-nous adultes et pourquoi devons-nous emprunter des sentiers compliqués, parsemés d’embûches, pour aller au sommet ? N’y-a-t-il donc pas un chemin plus simple ? Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Mais la simplicité requiert de l’humilité et cela ne plaît pas beaucoup. Faites-vous à l’idée qu’en se prenant pour un adulte, il est difficile de marcher.

Laissons-nous donc porter par le Christ, c’est-à-dire, portons le Royaume de Dieu en nous. Comment ? Nous avons mentionné les sacrements et la prière. Nous pouvons aussi dire qu’il faut être attentifs, écouter le Seigneur, être en état de grâce, fréquenter les sacrements souvent (pas seulement de temps en temps), avoir une bonne vie de prière (cela signifie passer chaque jour un moment avec Jésus), faire de l’apostolat (activité qui permette aux autres de connaître le Christ), etc. C’est faire en sorte que la graine qui est en moi pousse et celle qui est dans les autres, grandisse aussi. C’est cela recevoir le Royaume des cieux, et ce n’est pas compliqué ! Rappelons-nous de l’histoire de Naaman le lépreux guéri par le prophète. Le prophète lui a fait accomplir quelque chose de simple et il a été guéri (Cf. 2 R 5).

Sainte Mère, à votre exemple, aidez-moi à suivre ce chemin, à vouloir être saint en tant que laïc, consacré ou prêtre.

Demander plusieurs fois au Seigneur son aide : « Sans toi, Seigneur, je ne peux rien. » ; « Aide-moi, Jésus » ; « Viens au secours de mon manque de foi » ; « Si tu le peux ».

Frère Xavier Kerrand, LC