Baptême de Jésus

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Luc 3, 15-16.21-22

En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

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Nous célébrons aujourd’hui la fête du baptême de Jésus et concluons le temps de lumière, temps liturgique de Noël. Au cours de l’angélus du 13 janvier 2012, Benoît XVI faisait remarquer que « Ce geste (le baptême) — qui marque le commencement de la vie publique du Christ — est dans la même ligne que l’Incarnation, la descente de Dieu du plus haut des cieux jusqu’à l’abîme des enfers. Le sens de ce mouvement d’abaissement divin se résume en un seul mot : amour, qui est le nom même de Dieu. Voici pourquoi le premier acte public de Jésus fut de recevoir le baptême de Jean, qui a dit, en le voyant arriver : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » (Benoît XVI, angélus du dimanche 13 janvier 2012)

Par ce baptême, Jésus veut manifester l’acceptation de sa mission de Serviteur souffrant traduite par son Incarnation dans le sein de Marie et confirmée par l’Esprit Saint qui descend sous la forme d’une colombe alors qu’une voix se fait entendre qui disait : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré », reprenant la prophétie d’Isaïe. Ici, Luc fait se rejoindre le thème du Messie-Roi et celui du Messie-serviteur.

Seigneur, tu as voulu prendre notre condition d’homme en te faisant semblable à nous mais tu n’as pas pris notre condition de pécheur. Pourtant, aujourd’hui, tu demandes à être baptisé. Tu t’es laissé recenser au milieu des pécheurs pour nous ouvrir le chemin de la conversion. Seigneur, donne-moi la force de la confiance totale pour te suivre, toi qui as vaincu le monde.

1. « En ce temps-là (…) le peuple était en attente. »

Tandis que l’Évangile de Jean ne raconte pas le moment du baptême de Jésus, Matthieu, Marc et Luc en font le récit chacun selon son style. Ici, Luc voulant insister sur l’humanité de Jésus, précise que : « Jésus priait, le ciel s’ouvrit ». Jésus est ici totalement au milieu des hommes, il est l’un d’eux, l’un de nous, silencieux et identifié à chacun des hommes. C’est aussi une réponse à la question que se posait le peuple en attente : le messie attendu ne serait-il pas Jean-Baptiste lui-même ?

2. « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Jésus est en prière, comme chaque homme de cette foule devrait l’être. Jésus n’est, devant les hommes, qu’un homme ordinaire qui attend avec les autres. Juste avant d’être baptisé et avant cette identification divine, personne ne l’identifie au Messie attendu. Jean-Baptiste, lui-même, savait-il qui était cet homme en prière à côté de lui ?

Jean affirmait qu’il n’avait pas fait autre chose que de baptiser dans l’eau alors que celui que le monde attendait baptiserait dans l’Esprit Saint ; tous les fidèles rassemblés autour de Jean-Baptiste savaient qu’il leur parlait du Messie, de celui que Dieu enverrait. Mais pour le moment, cet envoyé ne s’était pas encore ouvertement manifesté. Et pourtant, Jésus est là, au milieu d’eux.

3. « (…) le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus (…) »

Luc, en trois mots, décrit un événement décisif. Les autres évangélistes décrivent le même moment : la descente de l’Esprit Saint. Mais cette descente ne se fait pas au milieu des éclairs et du bruit, c’est une colombe qui « demeura sur lui » (Jn 1, 32). Cette descente est la traduction littérale de la prophétie d’Isaïe. Ciel et terre communiquent, il n’y a plus de distance infranchissable entre eux, la communication entre Dieu et son peuple est rétablie : l’humanité, et chacun de ses membres en particulier, est remise entre les mains de son Dieu et Père. C’est une ère nouvelle qui est là, c’est une nouvelle Alliance. « Pour la première fois, le mystère de la Trinité est manifesté au monde. » (Cf. L’intelligence des Écritures, Marie-Noëlle Thabut, Année B, p. 153, édition Présence Graphique, 2011).

Le baptême est la première rencontre avec le Seigneur qui vient prendre sur lui notre péché. Et maintenant, après notre baptême, le sacrement de la réconciliation, la miséricorde de Dieu est toujours offerte avec générosité à ceux qui s’approchent de lui.

Seigneur, accorde-moi de savoir m’approcher de toi sans peur et sans crainte. Tu me tends les mains à chaque pas. Tu sais très bien ce qui me sépare de toi mais tu me laisses libre de t’aimer et de remettre en tes mains tout ce que je suis mais surtout, tout ce que je voudrais être pour que tu me conduises jusqu’à toi.

Remercier de toutes les grâces obtenues et demander pardon pour toutes celles que je refuse plus ou moins consciemment.

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi